Le cheval islandais ou notre découverte des chevaux Vikings
Durant notre voyage en Islande en hiver, nous avons eu la chance de côtoyer l’un des animaux les plus emblématiques d’Islande, le célèbre cheval islandais !
Si vous ne connaissez pas encore cet animal et que vous prévoyez de voyager en Islande, alors il faut absolument intégrer à votre programme quelques moments passés avec des chevaux islandais. Si vous êtes cavalier ou cavalière, ou même si vous montez à cheval occasionnellement, alors il est possible de faire une petite balade à cheval islandais ou carrément une randonnée équestre de quelques heures à plusieurs jours en Islande.
Les chevaux islandais sont une vraie race de chevaux. Il existe même des fédérations du cheval islandais dans de nombreux pays comme la France, l’Allemagne ou les pays bas. Aux Etats-Unis, il existe un Congrès du cheval islandais dont le but est de soutenir la race et de maintenir un registre des chevaux islandais de race pure aux États-Unis.
Le cheval islandais est un petit cheval (entre 300 kg et 400 kg) qui présente une très grande variété de couleurs de robe. D’ailleurs, en islandais, il existe plus de cent mots différents pour décrire les couleurs de robes des chevaux islandais. Cette race est très rustique et peut se contenter d’une alimentation pauvre. Son système digestif assimile beaucoup plus de nutriments que les chevaux d’autres races. Ce qui peut s’avérer être un problème lorsqu’un cheval islandais vit dans un pays où l’herbe est riche et facilement disponible.
Nous avons passé pas mal de temps à observer et à faire des photos de chevaux en Islande. Les voir vivre dans cette nature sauvage, parfois dans la tempête, a été un pur bonheur que nous partageons avec vous dans cet article.
Le cheval islandais : un cheval Viking !
Avec la colonisation de l’Islande, les Vikings arrivés peu avant l’an 1000 ont eu besoin de chevaux de trait, mais aussi d’animaux pour se déplacer dans un environnement hostile. Ils ont alors amené sur l’île des chevaux de Norvège, notamment des fjords.
Par la suite, des vagues d’immigration écossaise et irlandaise ont contribué à enrichir le patrimoine de ces chevaux avec des races celtiques proches des connemara, des chevaux highlands et des poneys shetlands.
Il semblerait également que le patrimoine génétique des chevaux islandais contient des gènes de poney Yakut et de chevaux mongols.
En résumé, la base génétique des chevaux islandais est un condensé de chevaux rustiques vivant dans des climats arctiques ou extrêmes. Par la suite, l’Islande a forgé ces chevaux nordiques, et en quelques générations, la race de cheval islandais était née!
Les lois protégeant le cheval islandais
Moins d’un siècle et demi après la colonisation de l’Islande, l’Althing, le parlement islandais de l’époque (et le premier en Europe), a interdit l’importation de chevaux en Islande. Cette loi s’applique également aux individus qui sont nés sur l’île. Acheter un cheval islandais et le transporter dans un autre pays revient donc à le bannir à vie de sa terre natale. Il faut donc y réfléchir sérieusement avant d’adopter un cheval islandais.
L’objectif était de protéger les chevaux islandais suite à des tentatives de croisement qui ont entraîné des dégénérescences. Cette interdiction est encore en vigueur aujourd’hui, plus de 1000 ans après.
De ce fait le cheval islandais a vécu dans une bulle, protégé des croisement, des maladies et des parasites qui auraient pu être importés. Une sélection naturelle a alors eu lieu et les éléments ont forgé au fil des siècles les chevaux islandais tels qu’on les connaît aujourd’hui.
On dit le cheval islandais et non le poney islandais !
S’il y a quelque chose qui vexe les islandais, c’est qu’on dise poney islandais au lieu de cheval islandais. En effet ces animaux, malgré leur petite taille, ne sont pas des poneys. Les raisons en sont nombreuses, parmi lesquelles leur tempérament (un poney, c’est calme, un cheval islandais, c’est fougueux !) , leur poids important, leur structure osseuse plus proche du cheval que du poney, etc.
Les islandais considèrent ces animaux comme étant des chevaux, et ça a toujours été le cas. Et ce, peu importe leur taille (certains individus ne mesurent pas plus de 115cm).
Si vous ne voulez pas vexer les islandais, pensez donc à rayer “poney islandais” de votre langage !
Le tölt, une allure propre au cheval islandais
Il existe chez les chevaux en liberté quatres différentes allures : le pas ou l’allure marchée, le trot ou l’allure sautée, le galop ou l’allure sautée/basculée, et enfin le reculer, qui est une marche arrière assez peu utilisée. Ces quatres allures sont présentes chez tous les chevaux, peu importe la race.
Mais le cheval islandais possède une allure supplémentaire, très appréciée des cavaliers : le Tölt !
Le tölt du cheval islandais est une allure marchée à quatre temps. Les chevaux islandais qui tölt conservent en permanence un sabot au sol. Cette allure leur permet d’avoir une allure plus stable, mais aussi plus explosive. Elle est par ailleurs génétique, ce qui signifie que les chevaux n’ont pas besoin de l’apprendre, elle est innée.
Des cavaliers du monde entier apprécient l’équitation islandaise pour le côté confortable que procure un cheval qui tölt. C’est notamment le cas pour les randonnées équestres en Islande où le terrain est accidenté. Le tölt permet de parcourir ces territoires hostiles sans être secoué comme avec le galop.
Toutefois, si tous les chevaux islandais tölt, certains individus préfèrent le trot ou le galop. On ne sait pas vraiment pourquoi cette variation mais les scientifiques commencent à isoler certains gènes associés au tölt. Cette avancée permettrait de comprendre pourquoi certains chevaux sont plus disposés (naturellement) à tölter.
Des chevaux islandais sauvages ?
Nous avons pas mal entendu parler des chevaux sauvages d’Islande. De nombreuses personnes pensent que le cheval islandais est un cheval sauvage qui vit dans la toundra. Mais la réalité est un peu différente. En Islande, il n’existe pas de cheval sans propriétaire. Ces propriétaires sont responsables de leurs animaux et de leur bien-être.
Toutefois, dans certaines parties du pays, il y a des chevaux qui vivent à l’état sauvage à longueur d’année. Nous avons par exemple pu observer un groupe de chevaux islandais dans les Westfjords, vivant dans une péninsule isolée, sans contact avec l’humain, y compris en hiver.
Si le cheval Islandais n’est pas sauvage, il reste donc une espèce rustique capable de vivre dans les conditions les plus extrêmes. Son espérance de vie est beaucoup plus élevée que les autres races de chevaux. Certains chevaux islandais ont vécu très longtemps. Une jument islandaise a battu le record de vie de 56 ans.
Les robes des chevaux islandais
La variété de robe chez les chevaux islandais est assez incroyable. Il en existe plus de 40 différentes. Chaque individu semble unique. Les robes de chevaux Islandais les plus communes sont l’alezan, suivi du bai, du bai brûlé, de l’alezan brûlé, du gris souris, de l’alezan crins lavés et de l’Isabelle.
Par ailleurs, les robes des chevaux islandais varient d’une saison à l’autre, et au fil de l’âge. En effet, ils naissent souvent avec une robe qui évolue avec l’âge.
Certaines couleurs de chevaux islandais sont très anciennes. Par exemple, les études génétiques ont montré que la couleur Sabino est apparue il y a plus de 2500 ans chez des chevaux de Sibérie.
Les chercheurs pensent que le gène responsable de la couleur grise chez les chevaux provient sûrement d’une adaptation à un environnement marécageux comme les chevaux de Camargue. Cette couleur de robe leur permettant de mieux se camoufler dans l’eau qui reflète les nuages gris.
En plus de cette grande diversité de robes chez le cheval islandais, on peut croiser des individus qui ont des particularités propres à d’autres races. C’est notamment le cas de la raie du mulet (qu’on retrouve chez le fjord norvégien) ou des zébrures sur les membres de certains chevaux islandais. Ces zébrures sont plutôt une caractéristique de chevaux primitifs et sauvages.
Enfin, l’apparence des chevaux islandais est complètement différente en hiver et en été. Lorsque le froid s’installe, les chevaux développent une deuxième couche de poil dense et épaisse. Cette isolation supplémentaire leur permet de résister aux conditions extrêmes de l’hiver islandais. Ils ont alors l’air de vraies boules de poils !
Lorsque le mois de mai arrive, ils perdent leur poil d’hiver et semblent plus fins.
La randonnée équestre en Islande, une balade à cheval dans la toundra
Il est possible de faire des balades et randonnées équestre en Islande. Se balader dans la toundra, été comme hiver, à dos de cheval, est une expérience incontournable pour tous les cavaliers qui voyagent en Islande.
Il est tout de même important de rappeler que le cheval islandais, comme tout animal ayant sa liberté de mouvement dans la nature, n’est pas toujours prévisible. Ils voudront certainement un peu de nourriture si vous en avez sur vous, mais il vaut mieux ne pas les nourrir, pour ne pas leur causer de problèmes de santé.
De la même manière, gardez vos distances afin de ne pas les surprendre par un geste brusque.
Enfin, si vous décidez de faire une balade équestre, passez bien par une ferme spécialisée. N’essayez pas de les monter par vous-même (même si vous êtes un cavalier émérite !) et suivez les recommandations des propriétaires.
Trouver une balade à cheval en Islande n’est pas bien compliqué. Cela dépend d’abord de votre itinéraire. Le point de départ est de choisir une région et de trouver un centre équestre ou une ferme à proximité de vos points de passage.
Notre préférence va au Nord de l’Islande pour les randonnées équestre. La raison de ce choix est simple : il n’y a pas âme qui vive sur des dizaines de kilomètres et les paysages du Nord sont magnifiques. Durant notre voyage en Islande en hiver, c’est là que nous avons le plus apprécié observer des chevaux islandais. Faisons un tour de l’Islande par région pour vous expliquer les différences. Nous vous donnons également quelques recommandations pour trouver le centre équestre qui vous proposera la balade à dos de cheval islandais dont vous rêvez.
Une randonnée équestre au nord de l’Islande
Si vous aimez la neige, la glace et les montagnes, alors on vous recommande de faire votre randonnée équestre au nord de l’Islande. De nombreuses fermes, comme la ferme Stable Stop à Ytri-Bægisá (à 20 minutes d’Akureyri), proposent de petites balades à dos de cheval Islandais et des randonnées équestres.
En hiver, il neige plus qu’ailleurs dans cette région. Vous pourrez alors profiter de paysages à couper le souffle. Des montagnes blanches, des rivières partiellement gelées, de gros flocons qui vous caressent la joue, bref, un décor idéal pour quiconque aime l’hiver.
Un peu plus au nord, du côté de Húsavík, l’entreprise familiale Lava Horses propose quelques heures de balade à dos de cheval islandais pour les novices, et une randonnée équestre islandaise d’une journée pour les plus expérimentés. Le cadre est également magnifique. D’ailleurs, est-ce qu’on vous a dit que Húsavík était notre village de pêche préféré ?
Une randonnée équestre au départ de Reykjavik
Plusieurs fermes islandaises proposent des balades à cheval au départ de Reykjavik. Mais certaines comme IsHestar sont carrément situées aux portes de Reykjavik. En à peine 20 minutes depuis le centre de Reykjavik, vous êtes dans la campagne islandaise à dos de cheval. C’est la meilleure solution pour profiter des chevaux islandais et faire une randonnée équestre lorsqu’on vient seulement pour quelques jours.
Laxnes Horse Farm est également très proche de la capitale, à une demi-heure au nord-est de Reykjavik. La majorité de ces centres équestres en Islande proposent un service de transport en minibus qui vous récupère de votre hôtel pour vous emmener jusqu’au lieu de départ de la balade équestre. Ce transfert en bus a un coût bien entendu, donc si vous êtes véhiculés, autant y aller en voiture.
Par contre, il n’est pas possible de faire une randonnée équestre à Reykjavik même, les chevaux, comme les tracteurs, étant interdits dans la capitale.
Une randonnée équestre à Vik
Vík ou Vík í Mýrdal est un village du sud de l’Islande. Il est notamment connu pour ses plages de sables noirs, ses trolls figés dans l’océan et son église qui trône sur le village et l’Atlantique Nord.
Mais ce qui est également de plus en plus populaires, c’est de faire une balade à cheval islandais sur la plage de sable noir de Vík. L’entreprise Vik Horse Adventure propose des petites randonnées équestres au départ du village. Cette balade randonnée équestre est certainement la plus spectaculaire du pays, tant les paysages de Vík sont uniques. D’ailleurs de nombreuses scènes de films et séries ont été tournées là. Par exemple, dans la série Vikings, c’est sur cette plage que Floki débarque en Islande.
Si vous partez à Vík en été, vous pouvez en profiter pour faire un tour sur les falaises de Dyrholaey et profiter des macareux moines (puffins) qui sont nombreux dans la région. L’observation d’oiseaux en Islande est également l’une de nos activités préférées.
Le cheval islandais dans la mythologie nordique
Les Vikings ont toujours vénéré les chevaux. Ils étaient pour eux des animaux qui permettaient aux dieux de voyager d’un royaume à l’autre. Mais attention, nous parlons là de religion païenne où les rituels étaient violents. Ainsi, durant les Blót, des cérémonies pratiquées dans la religion païenne germanique, des chevaux étaient sacrifiés et consommés. En arrivant en Islande, les Vikings pratiquaient toujours ces rituels, qui ont survécu à la christianisation durant quelques siècles. Les islandais sont les héritiers de cette culture.
Le cheval islandais est par ailleurs mentionné dans le Landnámabók (le livre de la colonisation). On peut par exemple y lire que Skalm, la jument islandaise du chef de clan Seal-Thorir, s’est assise un jour pour se reposer. Le chef décida alors de fonder une colonie à cet endroit. Par contre l’histoire ne dit pas où se trouvait cet endroit.
Des Sagas islandaises très populaires comme la Saga de Njáll le Brûlé ou la Saga de Grettis mentionnent le cheval islandais.
Aujourd’hui, des chevaux islandais continuent à être nommés en référence à des chevaux de la mythologie nordique ou des Sagas Islandaises, de la même manière que les islandais et islandaises (humains cette fois) portent toujours les noms qui étaient utilisés durant l’ère Viking et bien avant.
Durant le Moyen-Âge islandais et les périodes de conflits, les guerres étaient courantes. Les chevaux étaient alors des animaux indispensables. Ils étaient vénérés par les guerriers et beaucoup étaient enterrés avec leur monture, comme cela se pratiquait durant l’ère Viking.
Enfin, récit un peu barbare mais réel, les islandais organisaient autrefois des combats d’étalons islandais pour se divertir d’une part, et pour choisir les meilleurs étalons pour la reproduction. Ces combats prenaient une ampleur inimaginable lorsque leur propriétaire s’en mêlaient. L’affaire pouvait devenir sérieuse et politique.
Sleipnir, le cheval à huit pattes du dieu nordique Odin
Odin est le dieu le plus important de la mythologie germanique. Il est le père de tous, notamment des autres dieux germaniques Thor et Baldr.
Le dieu Odin avait un cheval à huit pattes qui portait le nom de Sleipnir. Ce cheval, qui fendait le ciel, était considéré comme le meilleur de tous les chevaux. Il pouvait même chevaucher jusqu’à Hel, le royaume des morts dans la mythologie nordique.
Et évidemment, en Islande, Sleipnir était un cheval islandais ! La race est la digne représentante de la puissance et de la sagesse du cheval d’Odin. D’ailleurs, le site naturel d’Ásbyrgi dans le nord de l’Islande, qui est un canyon sous forme de fer à cheval, était considéré comme une preuve du passage de Sleipnir en Islande.
La légende veut que c’est le cheval d’Odin qui a posé un sabot au sol à cet endroit, formant cet immense canyon en forme de fer à cheval. Le site est d’ailleurs surnommé “l’empreinte de Sleipnir”. On vous laisse imaginer la taille du cheval Sleipnir!
Enfin, Ásbyrgi est un super endroit pour une petite randonnée nature et histoire. Il est situé à une soixantaine de kilomètres à l’est de Húsavík. Un camping et un centre d’information sont disponibles à proximité.
Sleipnir est représenté dans de nombreuses sculptures et fresques germaniques. Par exemple, Tjängvide image stone est une pierre ornée de plusieurs figures dont le cheval Sleipnir et le dieu Odin chevauchant vers le Valhalla. Cette pierre est l’une des pièces maîtresses du Musée Historique de Stockholm.
Les autres chevaux des dieux nordiques
En plus de Sleipnir, de nombreux autres chevaux sont associés aux dieux dans la mythologie nordique. On connaît ces croyances et légendes notamment grâce à l’Edda de Snorri et l’Edda poétique (Codex Regius). Ces deux documents qui ont été rédigés en Islande par Snorri Sturluson et Sæmundr Sigfússon sont primordiaux pour la culture germanique.
Il y a par exemple Blóðughófi ou sabot sanglant. Ce cheval appartient au dieu Freyr et est capable de traverser les ténèbres enflammées. On peut notamment lire dans l’Edda poétique un récit ou le dieu Freyr, donne à son messager Skírnir le cheval Blóðughófi, pour rencontrer Gerðr, une géante qui vit dans le Jötunheimr.
Árvakr et Alsviðr, les chevaux qui tirent le char solaire
Deux autres chevaux sont très populaires dans la mythologie nordique, il s’agit d’Árvakr et Alsviðr. Ces deux chevaux associés à la déesse du soleil Sól sont chargés de tirer le char solaire. Poursuivis par le loup Sköll, dont le but est d’anéantir le soleil, ils doivent constamment courir pour lui échapper et maintenir le jour pour les humains. D’ailleurs, lorsque le loup Sköll parvient à rattraper les deux chevaux et la déesse Sól, cela provoque une éclipse solaire. L’éclipse se termine lorsque la déesse échappe à nouveau au loup.
Par ailleurs, les oreilles d’Árvakr ont été marquées par le dieu Odin lui-même. Quant à Alsviðr, ce sont ses sabots qu’Odin a gravés de Runes.
Enfin, le jour du Ragnarök, la fin du monde d’après la mythologie nordique, le loup Sköll rattrape Árvakr, Alsviðr et la déesse Sól, et dévore le soleil qui s‘éteint à jamais. C’est ainsi que le monde devient obscur.
Svaðilfari et la forteresse d’Ásgard
La légende raconte que le géant maître-bâtisseur (qui n’avait d’autre nom que celui-ci dans la mythologie nordique) avait fait un pari avec les dieux, celui de construire la forteresse d’Ásgard en un semestre. Ce géant avait un cheval nommé Svaðilfari. Son cheval était doué de pouvoirs magiques et d’une force incroyable. A deux, ils se mettent à la tâche et parviennent pratiquement à achever le chantier dans les temps.
Les dieux, voyant le maître-bâtisseur et son cheval Svaðilfari (ou Svadilfari) réussir leur pari, ont décidé d’envoyer le dieu Loki pour faire échouer le chantier. Loki s’est alors transformé en jument pour distraire Svaðilfari. D’ailleurs, c’est de leur union qu’est né Sleipnir, le cheval à huit pattes du dieu Odin.
Le maître-bâtisseur et son cheval Svaðilfari ont ainsi échoué dans leur projet et Sleipnir est né de cette aventure.
De nombreux autres chevaux sont cités dans la mythologie germanique. Il s’agit certainement de l’animal le plus présent chez les nordiques. Et le cheval islandais est l’héritier de cette culture.
La fin des rituels de sacrifice
Dans la mythologie nordique, le cheval a été associé aux dieux et aux héros de guerre. Ils transportaient les hommes et les femmes au Valhalla. Ils tirent le char de la lune et du soleil faisant le jour et la nuit. Les chevaux avaient une importance capitale et une place centrale dans la vie des scandinaves.
Les étalons, eux, étaient associés à la fertilité. Ils étaient donc au centre des rituels religieux de sacrifice. Leur os étaient utilisés de bien des manières. Les sagas islandaises citent même leur utilisation dans la magie noire.
Lors de la christianisation de la Scandinavie et de l’Islande, peu après l’ère Viking, ces pratiques liées aux chevaux, notamment le fait de consommer leur viandes, ont été diabolisées et condamnées. Mais si les rituels ont petit à petit disparu, la population a continué à consommer occasionnellement de la viande de cheval islandais.
Aujourd’hui, une minorité d’Islandais consomment de la viande de cheval.
En Islande, de nombreuses trouvailles archéologiques ont démontré que des cavaliers étaient toujours enterrés avec leur cheval islandais. Parfois, on retrouvait même des selles et des brides dans les tombes, preuve que les islandaient croyaient, y compris après la christianisation, que leur cheval islandais allait les transporter jusqu’au Valhalla.
Où voir des chevaux en Islande ?
On peut voir des chevaux à peu près partout en Islande. Mais ils sont plus nombreux dans certaines régions que dans d’autres. Par exemple, à Isafjordur et dans les Westfjords, ils sont très peu nombreux. Il faut vraiment connaître les fjords de l’Ouest pour les trouver.
Nous dirions que nous avons vu davantage de chevaux islandais au Nord et au Nord-Est du pays qu’ailleurs sur l’île. Il est assez facile de voir des chevaux autour d’Akureyri, la seconde ville du pays après Reykjavik. Entre Akureyri et Egilsstaðir à l’est, il y a beaucoup de chevaux, à ne pas confondre avec les rennes sauvages qui trainent par groupe ici et là à l’approche d’Egilsstaðir.
Si vous faites le tour de l’île, inutile de vous demander où voir des chevaux en Islande, vous les verrez forcément, partout. Si par contre vous voulez ciblez, alors on vous recommande trois zones :
- Autour d’Akureyri au nord et jusqu’à Húsavík.
- Autour d’Egilsstaðir à l’est.
- Autour de Selfoss dans le sud-ouest (c’est le plus proche de Reykjavik).
- A Vík í Mýrdal, dans le sud.
- Un peu partout dans la péninsule de Snæfellsnes à l’ouest.
- Dans la région du cercle d’or.
En hiver, les chevaux islandais restent proches des habitations, car il n’y a rien à manger dans les montagnes. Vous les verrez donc plus facilement. Attention toutefois à ne pas pénétrer dans des propriétés privées pour les voir, les propriétaires peuvent parfois être virulents.
Notre expérience avec le cheval islandais
Nous avons vécu de formidables expériences avec les chevaux islandais, simplement en les observant. Les voir évoluer dans leur environnement naturel, faisant face aux éléments les plus extrêmes, était incroyablement beau. Ils semblent toujours imperturbables, même face au blizzard. Leur calme contraste avec leur force. Parfois ils sont doux, parfois ils semblent prêts à soulever des montagnes.
Après le passage d’une tempête, leur pelage est recouvert de glace, ils semblent sortir tout droit d’un conte mythologique. Ils creusent alors la neige pour trouver l’herbe qui leur permet de survivre.
Il faut dire aussi que les chevaux islandais ne sont pas tendres entre eux. La hiérarchie semble importante. D’ailleurs, voir un étalon islandais imposer le respect aux autres est assez impressionnant !
Quant aux jeunes chevaux, ils passent leur temps à se quereller, à jouer, comme de nombreux autres mammifères, c’est à ce moment-là que la hiérarchie s’établit et que les dominants s’imposent.
Ils passent ainsi leur temps à se nourrir et à avoir des interactions sociales, en attendant la tempête suivante. Leur comportement social est alors très différent, ils se regroupent, ils sont solidaires ! Les chevaux islandais se soutiennent dans la diversité !
Enfin, nous avons passé beaucoup de temps à photographier les chevaux islandais. La poésie qui se dégage de ces animaux nous a attiré. Nous devions assister à ces moments délicats et éphémères, mais nous devions également les immortaliser avec un appareil photo. Nous voulions partager la beauté de ce que nous voyions.
Photographier les chevaux islandais : nos conseils
Que vous soyez photographe amateur ou que vous vouliez simplement immortaliser vos aventures en Islande, quelques règles sont à respecter pour photographier les chevaux islandais. D’une part, vous devez veiller au bien être de ces animaux. D’autre part, ce n’est pas toujours évident de photographier des animaux. Voici donc nos 8 conseils pour photographier les chevaux en Islande :
- Il faut toujours garder une distance de sécurité entre vous et les chevaux islandais. Cette distance est nécessaire pour leur bien-être et pour votre sécurité. Il faut d’autant plus suivre cette règle si vous n’êtes pas capable de reconnaître un étalon islandais.
- Privilégiez les chevaux que vous croiserez dans les montagnes, loin des fermes. Cela vous évitera des mésaventures avec les fermiers.
- Choisissez soigneusement votre arrière-plan. Par exemple, les photos de chevaux islandais dans les montagnes enneigées sont plus intéressantes que dans les plaines ou l’arrière-plan peut être banal.
- Soyez patients, photographier des chevaux islandais peut prendre du temps, car ils se déplacent beaucoup.
- En été, attendez les lumières du soir. Photographier un cheval islandais sous le soleil de minuit peut être une formidable expérience.
- En hiver, vous pouvez profiter de l’obscurité pour faire d’incroyables photos de chevaux islandais sous les aurores boréales. Mais pour cela, il vous faudra nécessairement un trépied.
- Certaines couleurs de robes accrochent mieux la lumière que d’autres, choisissez donc soigneusement vos sujets.
- Il faut toujours photographier les chevaux en se baissant un peu, pour être au niveau des yeux, voire en contre plongée pour leur donner plus de présence.
Si vous êtes photographe amateur et que vous souhaitez voyager en Islande pour faire de la photographie, alors n’hésitez pas à nous contacter, nous serons ravis de vous proposer l’un de nos stages photos en Islande.